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NOUS EDUCTIONS SENTIMENTALES
Aimer, ça s’apprend? D’Yves Simon à Serge Safran, de Jean-Paul Enthoven à Ahlam Mosteghanemi, les héros des romans d’aujourd’hui tatônnent dans la jungle des sentiments qui naissent, emportent tout, et parfois ne laissent rien.
«C’est quoi vivre ensemble aujourd’hui?» demande Julia, la jeune héroïne des Novices d’Yves Simon. «Ne penser à rien, s’enfermer dans nos corps et nous imaginer infinis», répond Léos.
«C’est penser à tout», rectifie Julia. «Sortir de nos corps et s’imaginer être des personnes.» Elle a raison? Il a tort? S’aimer – s’ouvrir ou s’enfermer? Comment savoir?
Comment apprendre cette grammaire indispensable et qui pourtant n’existe nulle part? Sauf, peut-être, dans les livres. Qui, le plus souvent, s’accordent à tirer, avec Frédéric Moreau de L’éducation sentimentale, celle de Flaubert, «l’ultime leçon de (leur) éducation sentimentale: rien ne vaut les souvenirs et les illusions de l’adolescence».
Vraiment? Toute une vie à se retourner sur ce qui n’est plus? Ce qui était si maladroit, si ébauché?
Et le reste n’en serait que pâle reflet, réminiscence pleurnicharde? L’amour n’apprend rien, on n’apprend pas l’amour, répètent à l’envi depuis le Cantique des cantiques, premier texte littéraire consacré à l’apprentissage de l’art d’aimer, les éducations sentimentales qui fleurissent avec le printemps. «L’amour ne souffre pas la réflexion. Pire, il n’a pas de mémoire», avoue Ahlam Mosteghanemi dans Le chaos des sens.
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